Depuis plus de 30 ans, la campagne Octobre Rose mobilise contre le cancer du sein qui représente 33 % des cancers chez les femmes. Si elle permet de faire la lumière sur la santé des femmes, elle ne doit pas en faire oublier cette inégalité majeure qui persiste entre les femmes et les hommes de manière bien plus générale.
Consultations différées, prises en charge tardives de certaines pathologies, automédication, selon une étude réalisée en 2021 par une assurance, 4 femmes sur 5 s’occupent d’abord des problèmes de santé d’un ou d’une proche avant de s’occuper de la leur. Résultat : 8 femmes sur 10 repoussent leur consultation chez le médecin, alors qu’elles affirment 7 fois sur 10 qu’elles ne manqueraient jamais le rendez-vous médical d’un proche. 81 % des femmes font ainsi passer la santé des autres avant la leur et s'oublient. Elles sont 42 % à ne jamais surveiller leur cœur alors que les maladies cardiovasculaires tuent chaque jour 200 d’entre elles. Dans ce domaine, cette négligence se cumule aux représentations sociales associées aux hommes et aux femmes qui induisent des prises en charge différentes, moins bien adaptées pour les femmes. L'infarctus du myocarde en est un exemple flagrant : la perception de cette pathologie comme masculine se traduit de fait par un sous-diagnostic et un défaut de prise en charge des femmes. Elles sont deux fois plus nombreuses à décéder à l'hôpital à la suite d'un infarctus. Les maladies cardiovasculaires sont d’ailleurs la première cause de mortalité chez les femmes, largement devant le cancer du sein.
Enfin, comme le souligne le rapport Femmes et ruralité publié par le Centre Hubertine Auclert, les inégalités entre les femmes et les hommes étant encore plus fortes dans les territoires ruraux, les inégalités en santé le sont d’autant plus. Les femmes y rencontrent des difficultés dans leur mobilité, leur accès aux soins, particulièrement concernant l’accès à l’IVG !
La santé des femmes mérite d’être au cœur de nos préoccupations 365 jours sur 365, pas seulement en octobre !