Aussi ancienne que les luttes féministes, l’opposition à l’émancipation des femmes est loin de n’être que le reliquat d’un passé révolu : l’antiféminisme contemporain reste vivace et pluriel.
Aussi ancienne que les luttes féministes, l’opposition à l’émancipation des femmes est loin de n’être que le reliquat d’un passé révolu : l’antiféminisme contemporain reste vivace et pluriel. « Printemps des pères », « Manif pour tous », « célibataires involontaires » et mobilisations contre la « théorie du genre » : il est renouvelé par des masques séducteurs, des emprunts au discours égalitaire, par un répertoire d’action actualisé et par une nouvelle militance, dite masculiniste, dans un climat politique et social propice à son extension. Pour être compris et combattus, les antiféminismes doivent aujourd’hui être situés dans une perspective historique. Leur ancrage conservateur est souligné, mais aucune famille politique – ni aucune religion – n’est immunisée. Ils ne sont pas, non plus, le monopole des hommes. En analysant diverses expressions de l’antiféminisme depuis le xixe siècle, les contributions à cet ouvrage démontrent la vitalité historique de ce combat et mettent en évidence ses points de contact avec l’homophobie et le racisme : l’intersectionnalité des haines. L’ensemble constitue une réponse inédite en même temps qu’un appel à la vigilance