Communiqué

Appel « Des moyens pour améliorer la prise en charge des femmes victimes de violence ! »

Appel du Centre Hubertine Auclert pour plus de moyens pour la formation des forces de sécurité.

Pour améliorer l'accueil, l'orientation et la prise en charge des femmes victimes de violence, notamment dans les commissariats, il faut des moyens pour la formation des forces de sécurité !

Le projet régional de formation des forces de sécurité franciliennes, initié par la Région Ile-de-France et coordonné par le Centre Hubertine Auclert, est ainsi unique en France. Il a permis, depuis sa création en 2021, la formation de plusieurs milliers d’agentes et agents[1] avec des résultats très impactants sur le renforcement des connaissances et l’amélioration des pratiques professionnelles pour l’accueil et l’orientation des victimes de violences conjugales.

Aujourd’hui, alors qu’il faudrait déployer ces formations sur tout le territoire, ce projet est en danger faute de moyens ! Nous appelons l’État, les responsables des forces de sécurité, les acteurs et actrices publiques nationales, impliquées sur ces sujets, à concrétiser financièrement les engagements financiers pris le 5 novembre 2024 lors de l’évènement officiel de présentation organisé par le Centre Hubertine Auclert « Protéger les victimes de violences conjugales et prévenir les féminicides : retour d’expérience des forces de sécurité 5 ans après le Grenelle des violences conjugales ».

Les féminicides de Chahinez Daoud ou de Nathalie Debaillie pour ne citer qu'elles, ont mis en lumière une série de dysfonctionnements graves concernant la prise en charge par les forces de l’ordre et cela nous oblige aujourd’hui, encore plus qu’hier ! Il faut des moyens financiers dédiés à la formation initiale et continue des professionnels et professionnelles en première ligne, à commencer par les forces de sécurité ! Il nous faut :

  • Renforcer la formation initiale à l’accueil et la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles et/ou conjugales en pérennisant le financement par l’État de ses propres formations (police nationale/gendarmerie).
  • Rendre obligatoire, pour l’ensemble des agentes et agents en contact avec les victimes, le bénéfice de formations continues tout au long de la carrière, intégrant spécifiquement les violences sexistes et sexuelles dont les violences conjugales font partie intégrante.
  • Faciliter l’accès aux formations du projet régional des agentes et agents plus avancés dans leur carrière (fonctions d’OPJ, encadrants ou responsables d’équipe) et des agentes et agents « de nuit », moins présents et présentes parmi les bénéficiaires malgré leur rôle prépondérant dans la lutte contre les violences conjugales.
  • Mettre en place un cadre de formation national sur les violences sexistes, sexuelles et conjugales pour rendre obligatoire la formation initiale et continue des polices municipales sur l’ensemble du territoire.

Aujourd’hui, nous savons la réalité des violences faites aux femmes, nous connaissons des dispositifs efficaces pour lutter mais nous n’avons plus les moyens nécessaires pour les pérenniser. Cette situation n’est plus acceptable et demain, encore une fois, au prochain féminicide, nous n’aurons plus d’excuse !

[1] Précisément, 2 171 policières et policiers, 486 gendarmes, et 611 agents et agentes au sein des polices municipales ; soit au total 3 268 agentes et agents en trois éditions

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