Visuel décrryptage ORVF

Les enquêtes du collectif Féministes contre le cyberharcèlement pour documenter les cyberviolences

Mis à jour le 17/02/2023

Féministes contre le cyberharcèlement est un collectif féministe créé en 2016 et qui a mené la campagne #TwitterAgainstWomen pour sensibiliser sur les cyberviolences sexistes.

 

Le site de l’association est un site-ressource avec de nombreux conseils notamment sur que faire en cas de cyberharcèlement et de cyberviolences.

 

À l’occasion du #SaferInternetDay 2023, l’association interpelle les réseaux sociaux via une pétition et une campagne #TechGiantsDontCare pour demander que les plateformes prennent leurs responsabilités en matière de cyberviolences.

 

En novembre 2021 puis en novembre 2022, Féministes contre le cyberharcèlement a publié deux enquêtes conduites par l’institut de sondage IPSOS. Ces données chiffrées permettent de documenter les formes de cyberviolences, notamment celles fondées sur le genre, et les vécus des victimes.

La première enquête « Cyberviolence et cyberharcèlement : état des lieux d’un phénomène répandu »

Les cyberviolences sont un phénomène massif.

Le premier volet a interrogé un échantillon de 1 008 Français·es en 2021. L’apprentissage principal est que les cyberviolences est un phénomène de grande ampleur : plus de 4 répondant·es sur 10 ont déjà été victimes de violences en ligne. Les jeunes (18-24 ans) et les personnes LGBTQIA+ sont particulièrement exposées à ces violences.

Un autre enseignement de l’enquête a été de montrer que si une partie relativement importante des personnes interrogées identifie les cyberviolences comme telles, beaucoup banalisent le fait de fouiller le téléphone portable de son ou sa conjoint·e sans son consentement. Ainsi, pour 70 % des 18-24 ans, cela n’est pas condamnable. Or pour rappel, il s’agit d’un acte interdit par la loi (voir à ce sujet le décryptage n°6 de l’ORVF : « La banalisation des cyberviolences conjugales : l’exemple de la surveillance des communications par le partenaire ou l’ex »).

Enfin, l’enquête met aussi en lumière les difficultés à déposer plainte, et le fait que plus de la moitié des personnes interrogées ne savaient pas comment réagir lorsqu’elles ont été victimes de cyberviolences (52 %) ou ne sauraient pas réagir si cela était le cas (59 %). Cela souligne l’importance de sensibiliser le grand public à ces enjeux et aux recours existants.

Un deuxième volet a été publié en novembre 2022 et porte sur le vécu des victimes

L’enquête a interrogé 216 victimes de cyberviolences âgées de 16 à 60 ans. Les chiffres soulignent encore une fois la dimension genrée de ces violences : des hommes sont impliqués dans la perpétration de ces violences dans au moins 74 % des cas. Ces cyberviolences s’inscrivent également dans un continuum de violences – 93 % des victimes ont vécu plusieurs situations de cyberviolences – et pour 72% des victimes les cyberviolences se sont poursuivies hors ligne.

Enfin, l’enquête permet de renforcer les premiers constats faits lors du volet précédent : moins d’une victime sur 10 déclare avoir su comment réagir au moment des violences. En plus d’un manque d’informations sur le sujet, l’enquête pointe également l’enjeu de la formation des professionnel·les et du grand public : plus d’1/3 des victimes indique avoir été culpabilisées lorsqu’elles se sont confiées à un·e professionnel·le ou à des proches.

Les victimes de cyberviolences sont culpabilisées. 36 % des victimes rapportent avoir été culpabilisées par leur entourage ou des professionnel·les. Ce chiffre s'élève à 69 % pour les victimes de diffusion de contenu intime ou dégradant.

Vous retrouverez les études complètes ainsi que toutes les infographies sur le site de l’association vscyberh.org