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Publication du 3ème rapport « Former les forces de sécurité à l'accueil des femmes victimes de violences conjugales »

Mis à jour le 05/06/2025

Le Centre Hubertine Auclert publie le rapport sur la troisième édition du projet régional de formation des forces de sécurité en Île-de-France, mené en 2024.

Un projet pionnier qui se poursuit

Depuis 2021, le Centre Hubertine Auclert mène un vaste projet, pionnier, de formation
des forces de sécurité en Île‑de‑France. Impulsé et soutenu financièrement par le conseil régional d’Île‑de‑France, il s’est développé en intégrant de plus en plus de personnels : 2 171 policières et policiers, 486 gendarmes, 611 agent·es au sein des polices municipales, soit au total 3 268 agent·es en trois éditions. À ce titre, l’édition 2024 marquait le retour des polices municipales dans le dispositif.

L’édition 2024 marque également une étape dans la poursuite du co-financement de l’État, notamment à travers la participation budgétaire de la préfecture de police de Paris. Un engagement qui doit toutefois encore se poursuivre et s’intensifier : la pérennisation du projet dépend aujourd’hui de l’implication financière de l’État, sur le long terme, dans la formation de ses agent·es.

En 2024, l’ensemble des départements franciliens a bénéficié de 65 formations, pour 731 bénéficiaires. Les associations impliquées ont joué un rôle important à travers leur expertise de terrain et leur approche partenariale et pluriprofessionnelle.

Carte d'Île-de-France du projet régional de formation des forces de sécurité en 2024

 

La dimension coopérative et partenariale du projet

Comme depuis de le début du projet, l’implication renforcée de plusieurs partenaires a permis d’établir un cadre partenarial propice à la bonne réalisation du projet :

  • Le conseil régional d’Île‑de‑France et l’État, financeurs principaux, ont mobilisé un important budget intégralement dédié à la mise en place des formations ;
  • Les 26 associations franciliennes spécialisées dans l’accompagnement des victimes de violences conjugales ont animé les formations dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie ;
  • La préfecture de police de Paris et la Région gendarmerie Île‑de‑France ont apporté un soutien institutionnel et technique à travers la mobilisation des stagiaires et la valorisation en interne des formations ;
  • Le Centre Hubertine Auclert a assuré la coordination globale, de l’animation du projet jusqu’à la valorisation, en passant par l’outillage.

Des résultats toujours très positifs

Les résultats très positifs de la troisième édition du projet régional en 2024, qui rejoignent les résultats de la première et de la deuxième édition et s’inscrivent ainsi dans la durée, démontrent ses apports structurels et son importance.

La double analyse, quantitative et qualitative, des données recueillies tout au long du projet de formation 2024 permet de tirer plusieurs constats.

Les retours des stagiaires permettent d’établir avec certitude la pertinence des formations : elles et ils déclarent en effet une meilleure compréhension des violences conjugales et de leurs mécanismes, mais également une réelle montée en compétences en matière de posture professionnelle au contact des victimes.

Ces formations participent ainsi à un changement structurel sur l’accueil, le recueil de la parole et l’orientation des victimes.

Elles sont également l’occasion pour les forces de sécurité et les associations spécialisées dans l’accompagnement des victimes, de nouer ou renforcer leurs liens partenariaux dans la durée, dans l’objectif commun de mieux accompagner et protéger les victimes.

Cependant, les retours des stagiaires font également apparaître des lacunes encore trop importantes à la bonne prise en charge des victimes de violences conjugales, entre persistance d’idées reçues sur la violence, les victimes et les auteurs d’une part ; et méconnaissances de bonnes pratiques professionnelles de l’autre. Ces lacunes ne peuvent être comblées par les seules sessions de formation du projet régional.

Celles-ci doivent s’insérer dans un parcours global, associant à la fois une formation initiale plus approfondie, et une formation continue constituée de séances obligatoires, répétées tout au long de la carrière.

Appel aux maires pour des ambitions communes

La formation des forces de sécurité, si elle doit premièrement être l’affaire de l’État, concerne aussi de plus en plus l’échelon local. Le développement des polices municipales rend en effet les maires responsables de la formation de ces agent·es. Et ce, notamment, sur les violences conjugales.

Les polices municipales sont chaque jour davantage mobilisées en première ligne : la prise en charge des victimes de violences conjugales implique au quotidien accueil, recueil de la parole, et orientation des victimes.

Ces gestes et attitudes sont de véritables compétences professionnelles. Ils nécessitent d’être appris, compris et acquis au sein de formations initiales et continues dédiées. Or, ces formations – aujourd’hui – n’existent pas, ou trop peu, trop différemment les unes des autres, trop dépendantes de rares initiatives individuelles.

Pourtant, effectuées correctement par des agent·es représentant l’autorité publique, ces compétences sauvent.

Notre projet régional offre la possibilité de formations dédiées aux polices municipales, dont le coût est intégralement pris en charge grâce à l’investissement du conseil régional d’Île-de-France. Cette occasion unique en France s’inscrit pleinement dans le rôle du Centre Hubertine Auclert de mobilisation et d’animation du réseau « Territoires Franciliens pour l’Égalité ».

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4 axes de recommandations pour pérenniser le projet

Le Centre Hubertine Auclert formule 11 recommandations, autour de quatre axes, pour garantir la poursuite de ce projet dans les années à venir :

  1. Garantir l’existence du projet en renforçant d’urgence les financements de l’État dédiés à la formation des forces de sécurité
  2.  Intégrer les formations du projet dans un parcours de formation obligatoire pour les forces de sécurité
  3. Pérenniser et renforcer les principaux acquis garantissant le bon fonctionnement du projet régional
  4. Assurer les conditions matérielles de réussite des formations
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    Communiqué de presse

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