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Une matinée d’échanges autour de l’étude et de la campagne de sensibilisation sur les (Cyber)violences de genre !

Mis à jour le 19/11/2025

Le jeudi 6 novembre 2025, à l’occasion de la Journée contre le harcèlement scolaire, le Centre Hubertine Auclert a réuni plus de 150 participants au lycée Jean Zay (Paris) pour présenter les résultats de sa nouvelle étude : « (Cyber)violences de genre chez les 11–18 ans : évaluer, comprendre et agir dans l’espace scolaire ». Personnels enseignants et éducatifs, associations, chercheuses, partenaires institutionnels et élèves engagés ont participé à cette matinée d’échanges consacrée à un enjeu central : mieux prévenir et lutter contre les violences de genre, en ligne comme hors ligne, auprès des jeunes. 

Comprendre les mécanismes et l’ampleur des violences

La matinée a débuté par la présentation approfondie de l’étude par l’équipe de l’Observatoire des violences faites aux femme :   contexte de l’enquête, choix méthodologiques, analyse des 3 828 réponses d’élèves francilien·nes.

Margot Déage, directrice scientifique de l’étude, a rappelé que ces violences s’inscrivent dans des continuums constants, entre violences en ligne et hors ligne, mais également dans la multiplicité des formes qu’elles prennent : physiques, psychologiques et sexuelles.

Sortie de l'étude (cyber)violences

Table-ronde : Comprendre les (cyber)violences de genre. A gauche : Iman Karzabi, Isabelle Clair, Margot Déage, Inès Girard

Les principaux constats et chiffres clés  :

  • 85% des élèves déclarent avoir été victimes d’au moins une forme de (cyber)violence  
  • 43% des élèves ont subi au moins une (cyber)violence sexuelle
  • L'assignation à une identité LGBT+ augmente quasi de 100% le risque de subir toutes les formes de (cyber)violences à haute intensité, qu’elles soient sexuelles, psychologiques ou physiques.  
  • 78% de filles lesbiennes, bisexuelles et transgenres de 11 à 18 ans subissent des (cyber)violences sexuelles.
  • Parmi elles, 1 sur 3 a subi plus de 5 victimations sexuelles au courant de l’année scolaire : il s’agit des agressions sexuelles, viols, diffusion non consentie de contenus intimes, etc..
  • Les conséquences sur la santé des élèves sont alarmantes : stress aigu, dissociation, anxiété, comportements auto-agressifs. Beaucoup développent des stratégies d’évitement et d’autodéfense, parfois dès les premières expériences en ligne.
  • Le signalement reste très faible : seules 26 % des victimes en parlent, et seules 13 % se tournent vers un adulte de l’établissement.


La sociologue et directrice de recherche au CNRS, Isabelle Clair, est intervenue par la suite pour expliquer à quel point les (cyber)violences participent à façonner un ordre du genre hétérocisnormatif dès l’adolescence.  

 

Former, prévenir, agir : trois leviers indispensables pour lutter contre les (cyber)violences de genre

À partir de ces résultats, le Centre Hubertine Auclert formule trois préconisations majeures :

  • 1. Renforcer la formation initiale comme continue
    Qu’il s’agisse du personnel enseignant, administratif, périscolaire, médico-social ou des élèves eux-mêmes, les intervenantes ont rappelé que la prévention ne peut être efficace que si elle mobilise l’ensemble de la communauté éducative. Chloé Chambet, conseillère et chargée de mission Égalité filles-garçons / Violences sexistes et sexuelles au Centre Académique d'Aide aux Écoles et aux Établissements, est venue présenter les dispositifs de formation disponibles pour tous les professionnels éducatifs et scolaires.
  • 2. Prévenir et sensibiliser, grâce à des ressources accessibles et des outils conçus pour les jeunes. 
    La matinée a été l’occasion de présenter la nouvelle campagne du Centre Hubertine Auclert : #GênantSurtoutViolent, conçue pour identifier et qualifier les (cyber)violences et donner des outils aux victimes tout en accompagnant les équipes éducatives. Maéva Olivier, chargée d’études égalité filles-garçons et lutte contre les LGBT+phobies à la Direction générale de l’enseignement scolaire, a ainsi pu parler de la campagne contre le harcèlement de l'Education Nationale "Tous différents, jamais indifférents".
  • 3. Agir au sein des établissements
    Les équipes doivent être soutenues et proactives dans la mise en place de protocoles clairs, qui permettent  le signalement et l’accompagnement des victimes, ainsi que la responsabilisation des auteurs.  
     

Table-ronde : Agir contre les (cyber)violences de genre en milieu scolaire. A gauche : Maud Carlier-Sirat, Chloé Chambet, Orianne Lerouge, Maéva Olivier, Gaëlle Perrin

L’intervention de la brigade égalité filles-garçons du lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles, accompagnée de leur référente égalité et professeure de lettres moderne, Maud Carlier-Sirat, a illustré l’impact concret de projets menés par et pour les élèves !  

 

Une nouvelle campagne à destination des jeunes

La matinée a permis de dévoiler la nouvelle campagne du Centre Hubertine Auclert : #GênantSurtoutViolent, réalisée par l’agence Intrépide.  

Cette campagne propose :

  • Une plateforme web ressources, incluant un quiz interactif  
  • 4 affiches  
  • Un guide à destination des équipes pédagogiques et enseignantes
  • Un flyer ressources pour les élèves  
  • Des vidéos « storytime » pour les réseaux sociaux  
  • Une vidéo diffusée dans les transports francilien (Transilien) du 17 novembre au 1er décembre


 Elle vise à donner aux jeunes des repères clairs, et aux équipes professionnelles des outils concrets pour agir. 

Présentation de la campagne Gênant ? Surtout violent !. A gauche : Blandine Clérin, Auriane Duroch-Barrier, Gaëlle Perrin 

 

Un engagement partagé et un besoin de moyens pour appliquer ces préconisations

Les différentes interventions d’associations, de chercheuses, de personnels éducatifs de l’éducation et d’élèves ont rappelé un message commun : des solutions existent, mais nécessitent des moyens renforcés, du temps et un engagement collectif pour transformer durablement les pratiques.

Les prises de parole des jeunes filles de la brigade égalité, (@brigade_jjr) ont particulièrement marqué l’audience grâce à leurs témoignages sincères sur la réalité quotidienne des élèves dans les lycées. Elles ont ainsi fait part de leur besoin de reconnaissance, de leur envie d’être écoutées sur ces questions, tout en partageant leur engagement pour faire changer les choses !